Le Campus Saint-Jean : une histoire riche et unique
Fondé en 1908 par les pères Oblats, le Campus Saint-Jean devient une faculté de l’Université de l’Alberta en 1977 à la suite d’une entente conclue en 1976 entre la province de l’Alberta, l’Université de l’Alberta, les pères Oblats (rôle maintenant délégué à l’ACFA) et le gouvernement fédéral.
Le Campus Saint-Jean est la seule institution postsecondaire de langue française à l’ouest du Manitoba qui accueille des étudiants provenant de l’Alberta et de toutes les provinces de l’Ouest canadien et des Territoires ainsi que de l’étranger.
Son mandat est de servir la communauté francophone de l’Alberta et de l’Ouest canadien ainsi que le nombre croissant d’étudiants des programmes d’immersion française afin de fournir une main-d’œuvre bilingue de haut niveau pour l’Alberta.
Au fil des ans, le Campus Saint-Jean a contribué à former de nombreux leaders, capables de travailler dans les deux langues officielles, qui se sont démarqués sur la scène provinciale, nationale et internationale. En voici quelques-uns :
- Randy Boissonneault, député fédéral d’Edmonton-Centre (2015-2019)
- Adam Brown, ancien VP externe du UA Students’ Union
- Emerson Csorba, fondateur de Gen Y Inc.
- Laurier Fagnan, professeur et responsable du programme de musique au Campus Saint-Jean
- Laila Goodridge, ancienne députée provinciale de Fort McMurray-Lac La Biche (2018-2021) et Secrétaire parlementaire pour la francophonie albertaine (2019-2021)
- Cindie LeBlanc, ancienne directrice générale du Secrétariat francophone du gouvernement de l’Alberta
- France Levasseur-Ouimet, professeure émérite au Campus Saint-Jean lauréate d’un doctorat honorifique en lettres de l’Université de l’Alberta
- Deni Lorieau, ancien représentant du Commissaire aux langues officielles
- Krista Monson, conceptrice pour le Cirque du soleil (2004-2017)
- Mary Moreau, juge en chef à la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta
- Darren Schemmer, ancien Haut-commissaire du Canada
- Claudette Tardif, doyenne du Campus Saint-Jean (1995-2003) et sénatrice de l’Alberta (2005-2018)
Une communauté d’expression française en croissance
La communauté d’expression française de l’Alberta a connu une croissance démographique importante. Selon le Recensement de 2016 (qui sous-estime de façon importante les données relatives à la connaissance du français), le nombre d’Albertains et d’Albertaines ayant déclaré le français comme langue maternelle a cru de 31 % depuis 2001. Le nombre de gens pouvant soutenir une conversation en français a augmenté de plus de 50 % depuis les années 1990. Après l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, l’Alberta compte la plus grande population d’expression française en situation minoritaire au pays et la troisième communauté de nouveaux arrivants d’expression française en importance à l’extérieur du Québec, après l’Ontario et la Colombie-Britannique.
Une augmentation de la demande de services en français
Cette croissance démographique créé une augmentation de la demande de services en français, incluant et surtout dans le domaine de l’éducation. À titre d’exemple, les effectifs des écoles de langue française en Alberta ont doublé dans les 20 dernières années et devraient plus que doubler d’ici 2030, l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés étant tranquillement mis en œuvre. Pour la même période, le nombre d’élèves inscrits en immersion française en Alberta a augmenté de près de 60 %.
C’est pourquoi l’Alberta fait face depuis des années à un besoin important de main d’œuvre bilingue qualifiée et à une pénurie d’enseignants francophones et d’autres professionnels en éducation.
Aujourd’hui
Le CSJ joue un rôle fondamental en accueillant plus de 900 étudiants par année, soit une augmentation de 40 % depuis 2014. La programmation du CSJ inclut notamment :
- Des programmes collégiaux en administration des affaires, gestion du tourisme, éducation de la petite enfance et aides aux soins de la santé ;
- Des programmes de baccalauréat en sciences humaines, sciences sociales, éducation, sciences, administration des affaires, sciences infirmières et sciences de l’environnement (les trois derniers, programmes bilingues formels) ;
- Des programmes de maîtrise en arts ou en éducation.
Le CSJ contribue à la diversification économique de Alberta. Le contexte économique précaire en Alberta s’est aggravé avec et pendant la pandémie. La province fait face à une chute sans précédent du prix du baril de pétrole. Plus que jamais, il est crucial d’appuyer les institutions qui contribuent à la diversification de l’économie albertaine, dont le CSJ qui forme une main d’œuvre polyvalente et bilingue pouvant accéder à des emplois stables.
L’Entente de 1976 reconnaissait déjà l’importance du CSJ pour répondre à la demande fulgurante d’enseignants d’expression française et d’une main d’œuvre bilingue dans l’Ouest canadien (préambule, art. 3.1). C’est pourquoi elle prévoit notamment l’obligation de l’Université de l’Alberta de déployer les meilleurs efforts pour opérer, maintenir, améliorer et développer le CSJ (art. 3.2). L’Entente de 1976 impose aussi des obligations au gouvernement de l’Alberta relatives au financement du CSJ, incluant l’obligation de ne pas réduire ses subventions lorsqu’il reçoit des fonds fédéraux en éducation francophone à l’intention du CSJ (art. 3.7).